dimanche 12 mai 2013

URCL : Tome I, Extrait 4


Informations de base


Titre : Une rose couleur lilas
Tome 1 sur 2 : Miroir d'innocence
Extrait n°4 : Chapitre 37 - Ultime promesse

Extrait 4


Noël approchait à grands pas et quelques achats s’imposaient. Nelly, Jessica et moi-même nous retrouvâmes afin de régler ce problème entre filles. Je n’avais pas vu Jessica depuis le concours de danse et je fus contente de la voir aussi souriante.
Que diriez-vous d’un bon chocolat chaud ? nous proposa-t-elle une fois nos achats terminés.
Je vous suis n’importe où tant qu’il n’y a pas de Jake en vue, répondit Nelly.
Vous n’allez tout de même pas rester fâchés à cause de ce stupide concours ? ris-je.
Ce boulet ne sait pas danser et il ose dire que je n’ai pas le sens du rythme ! Mais c’est facile à dire pour toi, tu as gagné !
C’est vrai, ajouta Jessica, je ne savais pas que tu dansais aussi bien.
Oh, je ne suis pas si douée que ça. Dylan a fait tout le travail, c’était lui le meneur de la danse.
Je vis Jessica contracter un petit sourire forcé avant de détourner le regard alors que nous avancions vers la sortie du centre commercial.
C’est certain qu’avec un cavalier comme lui, c’est plus facile, grommela Nelly.
Ce n’est pas de ma faute si tu as absolument tenu à rester attachée à ton boulet.
Ne l’appelle pas comme ça ! elle réagit plus vite qu’elle ne réfléchit.
Tu l’as appelé ainsi la première, l’informai-je.
Arrête de faire semblant, Jessica revint dans la conversation. C’est évident que tu l’aimes toujours et que tu meurs d’envie qu’il te fasse des excuses pour que vous soyez de nouveau ensembles.
Elle nia totalement, prétendant que ce n’était qu’un crétin.
Je ne l’aime p…, commença-t-elle sans arriver à finir sa phrase. Je ne l’aime p…, reprit-elle vainement avant de lancer un cri de désespoir. Pourquoi je n’arrive pas à le dire ?!
Nous rîmes et Nelly, vexée, nous devança de quelques pas dès que le feu passa au vert. Elle traversa le passage piéton à toute allure ce qui nous fit rire de plus bel. Mon regard croisa celui de Jessica et j’aperçus à cet instant les étincelles dans ses yeux s’éteindre comme la flamme d’une bougie balayées par un souffle invisible. Son rire s’évanouit pour laisser place à un rictus sonnant étrangement faux. Je voulus lui demander ce qui n’allait pas mais elle détourna à nouveau les yeux, évitant mon regard interrogateur.
Au moment où nous posâmes le pied sur le trottoir, je me lançai avant que nous n’arrivions au niveau de Nelly.
Jessica…
Elle ne me laissa même pas le temps de continuer :
J’ai oublié un sac, me dit-elle simplement avant de faire demi-tour.
Ebahie, je la regardai traverser la route et mon cœur se serra. Une voiture noire sortit de nulle part et arriva à toute vitesse grillant le feu rouge et percutant la pauvre Jessica. Je me rappelle avoir crié son nom mais il était déjà trop tard. Le mal était fait.
Je me précipitai auprès de son corps sanglant étendu sur le sol et lui pris la main tandis que Nelly s’empressait d’appeler une ambulance. Je me penchai sur elle, pressant sa main de toutes mes forces.
Tiens bon Jess, je t’en pris !
Ses yeux bleus se posèrent sur moi et elle me sourit.
Lila, prononça-t-elle d’une voix faible et saccadée. Promet-moi de t’occuper de Benji et Dylan… Je ne veux pas qu’ils soient tristes par ma faute…
Non ! Tu vas le faire toi-même parce que tu ne vas pas mourir pour si peu. Tu es une battante, n’est-ce pas ? Promets-moi que tu vas te battre.
Les larmes dévalaient déjà mes joues, rendant ma positivité peu crédible. Jessica sembla attendrie.
Tu es une vraie amie Lila, si gentille et innocente. Je n’arrive même pas à t’en vouloir pour quoi que ce soit…
Jess…
Je veux que tu le saches… Tu seras toujours ma petite sœur, quoi qu’il arrive. Restes comme tu es. Promets-moi seulement de ne pas laisser Benji et Dylan seuls si jamais je ne m’en sors pas. Ils auront besoin de toi.
Les mots se coincèrent dans ma gorge et je ne pus lui répondre. J’hochai simplement la tête avant que les ambulanciers ne l’emmènent à l’hôpital.

On nous fit attendre dans un couloir de l’hôpital. Il y faisait froid mais peut-être était-ce mon imagination car les infirmiers allaient et venaient bras nus. Nelly s’était assise sur un petit banc installé là et se balançait nerveusement. Je m’étais rongé les doigts jusqu’à ce qu’ils deviennent rouges quand Benjamin apparut affolé suivit de sa mère. Au même moment, un médecin s’avança vers nous et demanda si nous étions de la famille de Jessica Vines.
C’est ma fille, prononça madame Vines d’une voix tremblante.
Nous restâmes tous silencieux, attendant le verdict. L’homme nous dévisagea puis se décida à parler.
Elle est vivante, annonça-t-il.

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